5 idées reçues (et fausses) sur l’autonomie des voitures électriques, pour rouler loin et relax

Ah, les fameuses idées reçues sur l’autonomie des voitures électriques ! Vous n’y avez certainement pas échappé lors des discussions entre collègues autour de la machine à café ou en famille avant d’attaquer le proverbial poulet du dimanche…

Idée reçue n°1 : “La voiture électrique, c’est bien uniquement pour la ville et les petits trajets !”

Pourquoi c’est faux :

L’autonomie réelle moyenne des voitures électriques est aujourd’hui de 350 kilomètres, et de nombreux modèles dépassent les 500 kilomètres. De plus, la France compte plus de 160 000 bornes de recharge publiques, dont 12 % à haut débit (supérieur à 50 kW). Toutes les aires de service autoroutières sont équipées de plusieurs points de charge rapide, et la majorité des voitures électriques actuelles peuvent récupérer de 20 à 80 % de charge en moins de 30 minutes. Une récente étude de Vinci montre que le temps moyen de pause sur une aire de service autoroutière est de 25 minutes, quelque soit le mode de propulsion, thermique ou électrique. En 25 minutes vous avez donc le temps de récupérer de quoi faire 250 à 450 km selon la puissance de charge et la capacité de la batterie de votre voiture. C’est une recharge en temps masqué et c’est largement plus qu’il n’en faut si l’on veut respecter la consigne de sécurité d’un arrêt toutes les 2 heures ou tous les 200 km.

Idée reçue n°2 : “On peut tomber en panne dans les bouchons (et mourir de froid en hiver) !”

Pourquoi c’est faux :

Une voiture électrique à l’arrêt ne consomme rien (et ne pollue pas). En hiver, le chauffage consomme entre 500 et 3000 watts. Avec une batterie de 65 kWh, soit la moyenne de capacité d’une batterie de VE actuelle, même à moitié pleine, le véhicule pourrait rester à l’arrêt entre 10 et 60 heures avec le chauffage allumé, sans émettre le moindre gramme de CO₂, donc sans polluer, tout en vous gardant confortablement au chaud.

Idée reçue n°3 : “Il faut diviser l’autonomie par deux par rapport aux chiffres du constructeur !”

Pourquoi c’est faux :

Déjà ce ne sont pas les « chiffres du constructeur » mais une norme, le WLTP, qui est la même pour tout le monde, et qui s’applique d’ailleurs aussi aux thermiques. Bien que la norme WLTP puisse être optimiste dans certains cas, en conduite raisonnable, elle reste réaliste. Pour que l’autonomie soit réduite de moitié, il faudrait cumuler de nombreux facteurs défavorables en même temps (météo extrême, vitesse élevée, etc.), ce qui arrive rarement. Au pire des cas, on peut s’attendre à une diminution de 20 à 30 % par rapport aux chiffres annoncés. Mais si vous roulez sur route du réseau secondaire, départementale ou nationale, soit entre 80 et 90 km/h, même sans vous trainer, même sans faire d’écoconduite, vous parcourrez la distance indiquée, voire davantage. J’ai récemment fait 590 km avec une voiture dont l’autonomie officielle est de 570 km. Il y a quelques années, lors d’un teste d’autonomie à sa sortie, j’avais fait 520 km d’une seule charge avec une Porsche Taycan 4S.

Idée reçue n°4 : “Après 3 accélérations un peu fortes, la batterie est vide !”

Pourquoi c’est faux :

Les accélérations puissantes consomment de l’énergie, comme avec une voiture thermique dont la consommation peut doubler ou tripler selon la conduite. Si vous écrasez l’accélérateur pendant 5 secondes de temps en temps, vous allez consommer jusqu’à 250 kW, mais sur quelques centaines de mètres, autrement dit même pas 0,025% de la capacité totale de votre batterie. Sur l’ensemble d’un trajet, l’impact reste marginal. Et dites-vous bien aussi que si vous mettez le pied au plancher au volant d’une électrique pendant plus de quelques secondes, vous allez très vite vous retrouver à des vitesses proscrites par le code de la route, donc au final cela ne va pas se produire très souvent, et vous ne verrez pas de différence sur votre jauge.

Idée reçue n°5 : “Il faut être riche pour avoir une voiture avec une grosse autonomie !”

Pourquoi c’est faux :

Il est vrai que les véhicules à grande autonomie se trouvent souvent dans le haut de gamme (au-delà de 35 000 euros), mais cela change. Aujourd’hui, plusieurs modèles à moins de 30 000 euros offrent plus de 300 ou 400 kilomètres d’autonomie, comme la MG4 ou la Citroën ë-C3 ou la toute nouvelle Leapmotor T03 dévoilée lors du dernier Mondial de l’Automobile 2024.

L’autonomie des voitures électriques est donc bien loin des idées reçues : avec l’infrastructure actuelle et les progrès techniques, elles conviennent aussi bien aux trajets urbains qu’aux longs voyages !

Note : cet article est un extrait de notre livre « La voiture électrique ? Ca ne marchera jamais », tout ce qu’il faut savoir sur la voiture électrique, disponible au format broché ou eBook Kindle sur Amazon.

Auteur/autrice

  • Eric Dupin

    Journaliste, consultant et conférencier sur la voiture électrique et l'électromobilité, auteur du livre "La voiture électrique ? Ça ne marchera jamais !" Adore tout ce qui roule, avec une préférence marquée pour le zéro émission.

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