Les voitures électriques trop silencieuses : un danger ou un problème d’attention des piétons ?
Une étude de la London School of Hygiene & Tropical Medicine soulève une problématique de sécurité liée aux voitures électriques : elles percuteraient deux fois plus de piétons par kilomètre que les véhicules thermiques. En cause ? Leur silence de fonctionnement, qui empêcherait les piétons de les percevoir à temps.
Les limites de l’attention visuelle et auditive des piétons
Cette situation met en lumière une dissonance cognitive surprenante. D’un côté, on reproche aux voitures électriques d’être silencieuses. De l’autre, nombre de piétons sont eux-mêmes déconnectés de leur environnement, absorbés par leurs écouteurs ou leur smartphone. Cela pose la question suivante : dans quelle mesure les piétons devraient-ils utiliser à la fois leurs yeux et leurs oreilles pour garantir leur sécurité en ville ?
L’AVAS, une solution imparfaite ?
Depuis juillet 2019, l’AVAS (Acoustic Vehicle Alerting System) est obligatoire sur les VE et hybrides, avec l’objectif d’émettre un son à basse vitesse (moins de 20 km/h). Pourtant, l’efficacité de ce dispositif est remise en question. Bien que le bruit généré ne soit pas aussi intrusif qu’un échappement libre, il s’ajoute à la cacophonie urbaine sans résoudre totalement le problème. Les véhicules thermiques modernes, en dessous de 20 km/h, sont tout aussi silencieux, ce qui interroge l’utilité réelle de l’AVAS.
Un paradoxe amusant du bruit perçu différemment
Un lecteur témoigne de cette ironie sonore : « Fenêtres fermées dans ma maison, j’entends passer la Zoé de ma voisine, mais pas sa Toyota diesel. » Ce commentaire souligne à quel point la perception du bruit peut être subjective et dépendre de nombreux facteurs.
Une question d’éducation et du comportement des conducteurs et piétons
La véritable solution pourrait passer par l’éducation et une meilleure cohabitation entre usagers de la route. Il est crucial de rappeler que la sécurité repose avant tout sur l’attention visuelle, et que le silence des VE impose aussi aux conducteurs de redoubler de vigilance. De même, les piétons doivent comprendre que leurs comportements influent directement sur leur sécurité, même dans un environnement où ils sont de plus en plus protégés par la réglementation.
Plutôt que de blâmer les VE pour leur silence, il semble nécessaire de changer les habitudes des usagers urbains. Le problème de sécurité relevé par cette étude pourrait finalement être davantage lié à l’inattention généralisée qu’à la nature même des voitures électriques. Une prise de conscience collective, tant des piétons que des électromobilistes, apparaît indispensable pour améliorer la sécurité de tous.